Les Mots chantant

Les Mots chantant

Aussi grande que Mars, du recueil Inévitable

Aussi grande que Mars

 

Cosmos dit à Chaos :

« Ecris-moi une histoire divertissante

En ce moment les étoiles m’ennuient

Lune est agaçante

Je ne dors pas quand il y a Nuit »

Chaos répondit à Cosmos :

« Et bien, j’ai justement un récit

Qui m’a été donné par Nuit

Il est écrit par Poëssis

A la demande de Deixis :

Il y avait une étoile aussi grande que Mars. Peut-être même plus. Elle n’était pas morte, du moins pas encore. Oxygène aimait y vivre, Eau aimait y courir. Soleil l’éclairait un temps puis Lune la berçait un temps. Nature était, disait-elle au paradis. Et la vie passait ainsi.

Mais un jour, on ne sait d’où, on ne sait comment, quelque chose d’innommable apparut. Oxygène, toujours amical, fit le premier pas. Il conversa avec le nouveau apprit à le connaître un peu, l’apprécia et ils devinrent inséparables. Eau qui n’avait jamais vu son frère Oxygène ainsi, décida de se faire connaître, elle conversa avec le nouveau, apprit à le connaître un peu, l’apprécia, et elle devint pour lui un besoin inévitable. Soleil continuait à les éclairer un temps et Lune à les bercer un temps. Nature se croyait toujours au paradis. La vie passait ainsi.

Mais un jour, l’Innommable décida qu’Oxygène et Eau ne lui suffisaient plus. Il sentit qu’il avait des besoins qu’il ne contrôlerait plus. Il alla voir Nature, elle dormait paisiblement sur un des sommets  de l’étoile, elle ronflait lourdement dans un rêve incessant. Par sa présence, celui que l’on ne nomme pas la réveilla, à sa vue, elle sursauta. Il lui cria : « Donne-moi ! Donne-moi ! ». Nature muette depuis toujours le fixait doucement sans répondre. L’Innommable impatient la saisit violemment et répéta : « Donne-moi ! Donne-moi ! ». Nature, enfant innocente, n’avait jamais connu telle violence, elle pleura en silence.

Il l’emmena de force. Eau troublée courut le souffler à Oxygène qu’elle trouva oppressé. L’Innommable l’avait enfermé. Eau voulut le libérer, mais celui qu’on ne nomme pas à ce moment là l’emprisonna dans un objet de verre. Nature évanouie tomba malade et se laissa mourir peu à peu en rêvant de son paradis perdu. Depuis la vie resta ainsi. »

Cosmos étonné dit : « Quelle histoire ! Mais quelle en est la morale ? »

Chaos à son tour : « il n’y en a pas ! En faut-il toujours une ? De tout temps, nous avons eu des histoires pleines de morales, honnêtement ont-elle servi ?Non. »

Cosmos répliqua : « mais à quoi donc sert cette histoire ? »

Chaos : «  Et bien tu voulais te divertir, non ?

Cosmos : « Oui mais… la … il n’y a pas de fin…je … »

Chaos : «  Tu as là de quoi te divertir pour des années lumières, il n’y a pas de fin, et bien invente-la. »

Chaos, à ces mots, s’en alla. Il laissa seul et en grand désarroi, sur une étoile aussi grande que Mars, Cosmos.  

 

Priscilla 



24/06/2010
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