Pour chaque jour, du recueil L'Ecriture au passé
Le 8 novembre 2010,
Photo : Bruno Monginoux / www.Photo-Paysage.com (cc-by-nc-nd)
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Pour chaque jour
J'étais tombée
Incapable de me relever
Le ciel rouge m'éblouissait
Et là des feuilles des tonnes
De feuilles d'automne
M'ensevelissaient
Elles m'étouffaient
Chacune voulant marquer mon corps
Une pour chaque jour de solitude
Au cas où mon âme soignerait ses cicatrices
Une pour l'amour mis à mort
Une pour l'amour perdu dans la multitude
Des jours. Une pour marquer mon coeur de la solitude castratrice
J'étais tombée et plus encore écroulée
Incapable et sans volonté
Le ciel de sa colère avait, mes yeux, brûlé
Et les feuilles se nourrissaient
De mon désespoir, elles l'enrichissaient
Chacune voulant marquer mon corps
Une pour chaque douleur
Une pour chaque solitude
Au cas où mon âme ne souffrirait pas assez
Une pour me rappeler l'amour qui est mort
Une autre par-dessus mon coeur
Toutes ses feuilles pour écraser la multitude
De jours aimés.
Priscilla
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