Les Mots chantant

Les Mots chantant

L’Etre, III La Société, du recueil La Mémoire Courte

III

La Société

 

L’Etre

 

Se sentir à part. Ne sommes-nous pas tous concernés ? Se sentir à part mais pour quelles raisons ? La plus part du temps nous avons le choix entre la supériorité et l’infériorité. En général, quand on se sent supérieur, on ne s’en rend pas compte et on vit sans se sentir à part. Parfois on se sent supérieur et à la fois à part, car cette supériorité cache une infériorité timide. Et vous, êtes-vous à l’aise dans ce monde ? Ou bien êtes-vous à part ? Moi ? Mes pieds ne touchent jamais le sol, je ne suis bien nulle part, il y a les autres et il y a moi. Et bien sûr les autres sont, et seront toujours mieux que moi. La société est un grand groupe constitué de plusieurs groupes. Les gens comme moi ne font parti d’aucun. Et ils ne peuvent même pas en former un, car ils ne peuvent pas se reconnaître entre eux. Chacun ayant l’impression d’être à part, d’être unique car seul. D’ailleurs, je suppose que des gens comme moi sont rares, peut-être même qu’il n’y a que moi. On se sent à part car on se sent seul. On a l’impression que personne ne peut voir la vie comme on la voit. Personne ne peut agir comme on le fait. Personne ne peut comprendre comment on est fait. Personne ne le veut vraiment. Pourquoi ? Le monde est un machine à fric. Moi, je ne fais pas de fric, d’ailleurs je n’en possède pas ou alors trop peu. Je n’ai pas de maisons, très peu de vêtements, je ne m’habille pas de marques ou à la mode, je ne possède rien d’autre que ce que la vie veut bien me donner.  Et la vie est plutôt radine.

Alors en général, on m’ignore mais il arrive qu’on me porte de l’attention ; une émission de télé ; un journal ; et quelques âmes qui veulent racheter leurs fautes.

Enfin,  le regard que l’on me porte et le même que celui qui est porté sur ces nouvelles technologies. Aujourd’hui, je peux être utile, demain moins, puis finalement on m’oublie. Parfois on revient à moi, mais ce la ne dure pas. Je vis en fonction de l’intérêt de la société. Qui suis-je ? Un enfant d’Afrique, une femme en Inde, un SDF, un immigré, un peuple malmené par un autre, une langue écrasée par un gouvernement, un handicapé, un pauvre, une personne malade, un vieux, un ouvrier, une tribu d’Afrique ou d’ailleurs, une forêt détruite, la population haïtienne qui essaie de survivre, je suis tout ce que la société ne veut pas, je suis tout ce que l’on refuse, je suis ce qui dérange, ce qui ne fait pas de fric, je suis, je suis , je suis… Toute ma vie est là : on oublie trop souvent que moi aussi JE SUIS.  

 

Priscilla



08/10/2010
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