Les Mots chantant

Piscaturella, Tony Bruni

Le 19 octobre 2002,

Sans gloire

Une damoiselle

Se promenait

Dans la forêt

Elle était belle

Un damoiseau

Pour chasser

Alla dans la forêt

Il se savait beau

L’aube venait de se lever

Le jour était plaisant

Favorable et obsédant

A l’amour qui se garantissait

Tous deux sans se connaître

Venaient à arpenter

Cette forêt

Où ils se rencontreraient peut-être

La damoiselle couverte d’une mantille

Vit son reflet de jeune fille

Dans l’eau de la seule rivière

Brisée de mille verres

Qui a son poste dans cette forêt

Très mal optée

Pour cette histoire

Sans gloire

Et là elle se mit à chanter

Inspirée des couleurs

De l’air, des fleurs

Le damoiseau

Qui s’escrimant à chasser

Vit chiffrer

Les battements de son cœur

A l’entente de cette douceur

Comme un papillon

Élancé par une fronde

On put voir le damoiseau tournait en rond

Et soudain sous ses yeux enflammés

Une beauté menteuse mimait

Les paroles que l’on entendait

Puis le silence

En se retournant

Elle vit ce prince charmant

Elle le vola au destin avec insolence

Ils se marièrent

Mais un jour que l’air

Fut celui du printemps

Le damoiseau âgé d’un certain temps

Retourna dans la forêt

Et s’escrimant à chasser

Il vit chiffrer

Les battements de son cœur

A l’entente de cette même douceur

Il marcha et se rendit compte

Qu’une femme âgée d’un certain temps

Comme une fronde

Élançait sa voix comme à ce moment charmant

Où avec sa sœur il s’était marié

Celle qu’il croyait aimer

N’était pas celle qui l’avait charmé

De solitude tant d’années

Auxquelles la damoiselle s’était abandonnée

L’imposture qui les délivra, le tua

Sur un paysage vrai

A genoux, le damoiseau tomba.

Priscilla