En sommeil, du recueil Entre Ciel et Terre
Le 22 septembre 2012,
En sommeil
Ils errent dans les rues
comme des coquilles vides
Ils regardent sans voir, ne savent pas qu'ils respirent
Ils sont sur la terre sans nom
sans savoir pourquoi ils sont
Ils sont et ne le savent pas
moins libres qu'en prison
Je les regarde passer
Je les regarder parler
Je les observe sans arrêt
Et je ne peux me confondre à eux...
J'ai bien essayé
Mais ma coquille est pleine
Parfois même elle déborde de présence humaine
Je les regarde errer
Souvent j'en suis lassée
Je les regarde tourner en rond
Ces corps vides de la terre sans nom
Ils n'apprennent jamais
Le disque dur est cassé
Sans port USB
Ils ne font que se répéter
Ne se reconnaissent pas entre eux
Et essaient de se débrancher
Ce sont des corps sans âme :
Il fallait bien peupler la terre
Et même si ce n'était que de misère
La terre sans nom est
Peuplée de coquilles vides qui formatent leur prison
Je les regarde c'est vrai
Je ne peux m'en empêcher
J'attends que le temps passe
Oui, je sais bien que j’agace
Car j'écris tout haut ce qui ne se dit pas
Je dis que bon nombre d'entre nous ne sont que décor
Et fioritures de saison.
En veille depuis toujours, un court circuit peut-être vous délivrera un jour
de votre sommeil sans nom.
Priscilla
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